20 octobre 2016 – 09 juin 2017
Agence Andersen & Associés – Luxembourg
La peinture étrange et puissante de Ghasem HAJIZADEH nous invite à une plongée dans la mémoire iranienne d’un artiste exilé à Paris. A travers ses innombrables portraits et ses scènes de plein air ou d’intérieur, toujours avec des personnages, il révèle toute une mythologie populaire qui recoupe les fragments d’une réalité souvent dissimulée ; son œuvre complexe est un va-et- vient entre le dit et le non-dit, l’apparence et la réalité, la pudeur et l’exhibition et constitue ainsi un document unique pour qui veut pénétrer à l’intérieur des contradictions de l’âme perse.
Inspiré par de nombreux souvenirs et de photographies anciennes piochées çà et là dans sa quête de la mémoire de son pays, Ghasem HAJIZADEH mêle à l’histoire collective son histoire personnelle et crée un univers onirique tout à fait original, reflet de son identité. Ainsi, tel que le décrit le critique d’art français Frédéric-Charles Baitinger : « L’Iran d’Hajizadeh n’est pas de ce monde. Il est une patrie mentale, un lieu symbolique, un univers à mi-chemin entre la réalité la plus dure et le rêve le plus fantasque. »
Dans ses compositions, il nous donne à voir et à sentir ses regrets devant l’image d’un pays disparu et d’une culture oubliée. On retrouve des personnages d’une époque révolue, des hommes politiques, des saints, des martyrs, des femmes en habits de fête et aussi ce symbole ancien qui se répète tableau après tableau, celui du lion solaire, emblème de la Perse impériale et motif central du drapeau iranien du XVI ème siècle jusqu’à la Révolution islamique en 1979.
Son œuvre lui donne aussi l’opportunité de réinventer l’histoire de son pays natal. L’artiste s’inspire de l’art traditionnel perse et y intègre le style pop art, des écritures japonaises ou encore l’image d’un paquet de cigarettes américaines comme autant de références à ses pays d’adoption établissant ainsi entre tradition et modernité de savoureuses passerelles.
On comprend alors pourquoi la princesse Tāj-al- Salṭana apparait comme un personnage majeur de l’Iran fantasmatique de Ghasem HAJIZADEH. Cette fille de Prince de la dynastie Kadjar est considérée comme la femme la plus progressiste de son époque, elle qui aimait voyager et se passionnait pour les arts et la culture en Occident, elle encore qui fut la première à parler dans ses mémoires de la condition des femmes en Iran. Elle est dans
l’œuvre de Ghasem HAJIZADEH un symbole de l’ouverture, un symbole d’espoir.